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Passionnément elbanese

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Évasion
Passionnément elbanese
Que faire à Elbe ? Nager et prendre le soleil, évidemment ! Mêmes si elle est bordée de hautes falaises, la côte recèle de nombreuses plages et criques d’autant plus belles qu’elles sont baignées d’eaux translucides. Mais les plaisirs balnéaires ne sont pas les seuls atouts de l’île toscane. Son histoire, sa culture, sa nature ou bien encore le charme de ses villages sont sources d’insolite, de frissons, d’émotion. On prend de la hauteur, on fouille les entrailles de la Terre, on voyage dans le temps, on explore une épave…

Ça ne tient
qu'à un fil !
En quête de sensations fortes ? Rendez-vous dans le petit village de Marciana pour gagner le sommet du Monte Capanne, le point le plus haut de l’île avec ses 1 019 mètres. Les plus courageux le gravissent à la force des mollets. Deux heures de grimpette, ça use les souliers. Heureusement, l’ascension se fait aussi en télécabine avec le Cabinovia Monte Capanne. Dit comme cela, il faut bien l'avouer, ça respire davantage la balade tranquille que de la grande aventure. Là où ça se corse, c'est que la mécanique maison est du genre rudimentaire. Les nacelles jaunes, qui embarquent chacune deux personnes, ne sont jamais que de simples paniers en ferraille ! Rassurez-vous, le système reste sûr. Il vaut mieux car, pendant près d’une vingtaine de minutes, vous êtes suspendu(e) dans le vide, debout et offert(e) aux quatre vents, à survoler à plusieurs mètres du sol une grande forêt de châtaigniers et les flancs de granit de la montagne. Retournez-vous et regardez en bas, vers la mer : c’est vertigineux ! Une fois en haut, empruntez un petit sentier pour prendre encore de la hauteur et profiter, cinq minutes plus tard, d’un panorama époustouflant. Toute l’île est à vos pieds et votre regard se pose sur l’ensemble de ses voisines : la côte toscane, les îles de l’Archipel toscan et la Corse. Une vision de rêve qui exige, bien sûr, que vous ayez ouvert une application météo avant de vous lancer afin de vérifier que le ciel sera bien vierge de nuages à votre arrivée au sommet.

L'ivresse des
(petites) profondeurs
Si vous trouvez que la mer est belle vue depuis les plages d’Elbe, qu’est-ce que ça va être quand vous aurez mis la tête sous l’eau ? Ses côtes rocheuses et ses eaux tout à fait limpides font, en effet, de l’île le paradis du snorkeling. Un simple masque assorti d’un tuba et vous voilà déjà en communion avec le monde du silence, à observer des sars, des girelles paons, des labres, de jeunes barracudas, des oursins ou une étoile de mer, à guetter un poulpe, un crabe ou une murène planqué dans les rochers, à planer au-dessus d’un herbier de posidonie dans l’espoir d’y apercevoir un hippocampe. Fetovaia, Capo Sant’Andrea, Capo Bianco, Cotoncello, Enfola et Punta delle Cannelle sont régulièrement cités parmi les meilleurs spots de l’île. Même Le Ghiaie, la plage la plus populaire de Portoferraio, est propice à de belles rencontres. Protégée par une zone de protection marine qui interdit la pêche, la faune y est en effet abondante. Mais le site à ne pas manquer reste sans aucun doute la plage d’Ogliera, à Pomonte, un petit village de la commune de Marciana. On l’appelle aussi la spiaggia del relitto, la « plage de l’épave ». On y trouve en effet les restes de l’Elviscott. Ce cargo, qui a fait naufrage en 1972, git à une dizaine de mètres de profondeur. Son « survol » est impressionnant et donne à voir de nombreux poissons, dont de jeunes mérous. Attention, l’inspection approfondie de la coque exige, pour des raisons évidentes de sécurité, une plongée bouteille. À moins d’être un disciple du plus célèbre des plongeurs elbois : Jacques Mayol, le fameux apnéiste auquel Luc Besson à consacrer son Grand Bleu. Il a vécu les trente dernières années de sa vie à Capoliveri dans une petite maison surplombant la mer : la Villa Glaucos. Et c’est au large de l’île, en 1976, qu’il a réalisé la première mondiale qui l’a révélée au grand public : une plongée libre à cent mètres de profondeur.

Couvert de boues
La mer est définitivement la meilleure amie des Elbois. Elle les nourrit, elle les rafraîchit au plus fort de l’été et, depuis plus de soixante ans maintenant, elle les soigne et les embellit. Installé à la sortie de Portoferraio, sur la route de Porto Azzurro, les Thermes San Giovanni traitent avec succès l'arthrose, les rhumatismes et le psoriasis et réduisent la peau d’orange, la cellulite et le vieillissement cutané grâce, notamment, à un péloïde unique au monde, tant par sa composition que par ses bienfaits. C’est quoi un péloïde ? Une slime vertueuse. Et c’est quoi une slime ? De la boue bien visqueuse, un « gros pâté » comme disent les tout petits. Celle utilisée par les thermes insulaires est prélevée dans une lagune marécageuse de cinq hectares, née de l’abandon des anciennes salines de Portoferraio. C’est une grosse marmite, chauffée par le soleil généreux de la Méditerranée, dans laquelle macère un sacré bouillon fait d’eau de mer, d’algues en décomposition et d’un limon gavé de minéraux après plus de mille ans d’activité saline. Tout cela donne naturellement une boue riche en iode, potassium, sodium, calcium, magnésium, souffre et autres acides aminés. Chauffé à 40°, dopé avec une décoction d’algues marines maison et associé aux bienfaits de la thalassothérapie, le fameux péloïde elbois est appliqué en fine couche sur les zones à traiter pour un résultat qui, de l’avis même des autorités sanitaires italiennes, s'avère concluant.

Le gâteau ivre
La cuisine elboise vous régale de plats simples comme le cacciucco all’elbana, un soupe de poisson au vin rouge, le poulpe bouilli, les zerri fritti, la friture de poissons locale, ou la sburrita di baccalà, une soupe de morue et de pain. Mais la spécialité culinaire la plus connue de l’île reste la schiaccia briaca. Au départ, ce n’était qu’une simple galette de blé agrémentée de noix, d’amandes, de pignons et de raisins secs. Introduite dans l’île du Moyen-âge, par les pirates barbaresques, la recette a évolué au début du XIXe siècle avec l’ajout de quelques centilitres d’aleatico, le vin doux naturel de l’île. Il apporte de la douceur à la pâte et lui donne sa coloration légèrement rosée. Une teinte qui a donné des idées aux pâtissiers elbois qui, au début du XXe siècle, ont commencé à napper le dessus de leur dolce d’un mélange d’huile d’olive et d’alchermes, une liqueur toscane d’un rouge éclatant, aux saveurs fruitées et épicées. Depuis la schiaccia est plus ivre (briaca en italien), plus écarlate et délicieuse que jamais.
Que faire à Elbe ? Nager et prendre le soleil, évidemment ! Mêmes si elle est bordée de hautes falaises, la côte recèle de nombreuses plages et criques d’autant plus belles qu’elles sont baignées d’eaux translucides. Mais les plaisirs balnéaires ne sont pas les seuls atouts de l’île toscane. Son histoire, sa culture, sa nature ou bien encore le charme de ses villages sont sources d’insolite, de frissons, d’émotion. On prend de la hauteur, on fouille les entrailles de la Terre, on voyage dans le temps, on explore une épave…

Des criques belles à croquer
Elbe est montagneuse et son littoral est essentiellement bordé de falaises. L’île compte néanmoins une grosse centaine de plages réparties sur toute la côte. Aucune n’est pareille, mais toutes brillent par la qualité et la transparence de leurs eaux. Laquelle choisir ? La plus proche de chez vous, peut-être bien ; l’urgence n’est-elle pas de s’allonger en petite tenue, sous un parasol, avant que le soleil ne se fasse trop mordant ? Bon, d’accord, vous êtes de ceux qui, à la mer, comme au restaurant, exigent toujours le meilleur. Dans ce cas, montez en voiture ou enfilez votre casque et suivez-nous dans un petit tour de l’île… Une petite précision s'impose avant de démarrer : à Elbe, comme souvent en Italie, plages publiques et privées se partagent les mêmes sites. Il vous appartient donc de choisir votre camp.
Cap au nord-ouest, pour commencer, en direction de Procchio depuis Portoferraio. Menez la grande vie en mode « transat et parasol » sur la plage de Biodola. L’endroit est superbe avec ses six cents mètres de sable fin entourés de collines verdoyantes, un fond qui descend en une pente longue et douce, une mer d’un vert limpide et lumineux. C’est l’une des plus belles plages de l’île et, sans aucun doute, la plus people avec ses hôtels de luxe qui flirtent avec les vagues. Un peu plus loin, en direction de Marciana Marina, jouez-la princesse à la spiaggia di Paolina, « la plage de Pauline », ainsi baptisée en l’honneur de la sœur de Napoléon. Cette petite plage vaut le détour pour la forêt de chênes verts à laquelle elle est adossée et pour l’îlot qui lui fait face. Accessible à pied ou à la nage, il abrite un vestige romain. Reprenez le volant (ou le guidon) pour aller jeter l’ancre à Sant’Andrea. La crique est superbe, mais largement privatisée par les plagistes. Si vous n’êtes pas fan des chaises longues à l’italienne, un sentier côtier permet de gagner les grandes plateformes rocheuses alentours. Plus au sud, en longeant la côte vers Marina di Campo, découvrez l’un des tubes indémodables de l’été elbanese : Fetovaia. Une crique magnifique, abritée des vents, tapissée de sable fin, baignée par une eau turquoise et encadrée par de belles falaises recouverte de maquis. Vous aimez ? Tout le monde aime et c’est d’ailleurs le seul défaut de ce paradis : il est très fréquenté. Bien trop à votre goût ? Alors tentez votre chance quatre kilomètres plus loin, avec la spiaggia di Cavoli. Parce qu’elles sont exposées plein sud, les eaux de cette belle baie sablonneuse sont toujours plus chaude que la moyenne. En outre, il est possible de louer un kayak ou un pédalo pour rejoindre la Grotte bleue, la curiosité du coin. Mais là encore, les places sont chères.
Pour plus d’espace, passez Marina di Campo et rejoignez le golfe de Lacona. Sa plage immense — plus d’un kilomètre de long — voisine avec d’autres plages, plus petites mais bien plus charmantes comme Laconella et Canata. Poursuivez votre route vers l’est de l’île, à proximité de Capoliveri, et profitez des criques de Barabarca et Zuccale. Prenez vos palmes et votre masque ; les fonds valent le coup d’œil. Remontez vers le nord et, tout de suite après Porto Azzurro, abandonnez votre véhicule et marchez une bonne demi-heure pour atteindre la petite plage de Terranera. La balade peut vous sembler longue, mais elle est belle et, surtout, elle est récompensée par un paysage magnifique. Un fin cordon de sable et de galets sépare la mer du laghetto di Terranera, une émeraude posée au milieu de la nature. On regarde, mais on ne touche pas ! La baignade dans ce petit lac tout vert est strictement interdite à cause de la présence dans l’eau de nombreux résidus chimiques laissés là par l’ancienne mine de fer. Bouclez ce giro elbanese par la capitale, Portoferraio qui conjugue avec un rare bonheur les joies citadines et les plaisirs balnéaires. Oh mon Dieu ! Nous avons failli vous abandonner à votre bronzette sans vous indiquer une dernière plage, unique en son genre, sise entre Lacona et Lido di Capoliveri : Acquarilli. Chaussez de bonnes baskets, descendez un sentier aussi ardu que pentu, empruntez le lit d’un ancien torrent et découvrez enfin, adossée à la falaise, la seule plage… officiellement naturiste de toute la Toscane. Tout nu et tout bronzé ? Il y en a qui aiment ça !

Alta et Marina,
les deux sœurs Marciana
Portoferraio abrite plus d’un tiers des trente-deux mille Elbois. Et les deux tiers restant ? Ils vivent dans plusieurs dizaines de villages et hameaux, regroupés en six communes différentes : Marciana, Marciana Marina, Campo nell Elba, Capoliveri, Porto Azzurro et Rio. À vol d’oiseau, quelques kilomètres à peine les séparent et, pourtant, chacune cultive farouchement ses particularismes culturels et économiques. Songez qu’on ne parle pas le même dialecte selon que l’on habite Pomonte, à l’ouest de l’île, ou Rio Marina, à l’est. Des différences qui invitent à quitter de temps à autre sa villégiature pour aller à la rencontre de ses voisines. Elles sont souvent charmantes et pittoresques, mais, il faut bien le dire, elles restent modestes et ne vous feront pas la journée. À moins, bien sûr, d’être un(e) aquarelliste chevronné(e) et de poser son chevalet dans l’une de leurs ruelles. Dans le cas contraire, nous ne saurions que trop vous conseiller d’associer votre balade villageoise à une autre activité : la découverte d’une nouvelle plage, une belle randonnée, la visite d’un site culturel ou, tout simplement, une pause gourmande. À l’Osteria del Noce, par exemple. Installée à Marciana Alta, le doyen des villages elbani, c'est l’une des meilleures tables de l’île pour qui recherche une cuisine locale et authentique. En outre, sa terrasse, perchée à plus de trois cents mètres d’altitude, offre une vue spectaculaire sur la côte. L’instant n’en est que plus délicieux. Pour faciliter la digestion, on se perd dans les ruelles médiévales avoisinantes jusqu’à arriver, d’escaliers pavés en placette ombragée, au pied de la forteresse pisane. Un joli voyage dans le temps.
L’ambiance est bien différente sur le littoral, à Marciana Marina. C’est la plus petite commune de l’île par sa superficie. Elle n’en reste pas moins l’une des plus prisées des vacanciers. Elle a longtemps fait cause commune avec l’autre Marciana, jusqu’à décrocher son indépendance en 1884. Une scission prévisible tant les deux sœurs ont des caractères différents. Quand Alta est austère et tranquille comme tous les montagnards, Marina a la chaleur et la fantaisie des gens de la mer. À l’image de Cotone, son quartier le plus pittoresque avec sa petite anse fermée par un long rocher, véritable digue naturelle. Tout autour, des maisons accrochées à la roche, aux façades multicolores usées par le soleil et les embruns, et des barques de pêche qui attendent leurs propriétaires juste devant leur porte. Des images de carte postale qui font de ce hameau l’un des passages obligés de toute visite de la ville. Il en est un autre, à deux pas de là : le port. Accueillant tout aussi bien des barques traditionnelles que de grands voiliers, ses quais sont pleins de vie et de folklore. On y croise des pêcheurs à la ligne qui, le soir venu, taquinent il cefalo (« le mulet »), une jet-set élégante qui fait les affaires des meilleurs restaurants de poissons de la ville, et des amoureux qui, pour admirer le coucher du soleil, se pressent au pied de la célèbre Torre degli Appiani, gardienne des lieux depuis des siècles. Vous voulez emporter un souvenir de tout ça ? Offrez-vous un flacon de Blu, la plus fameuse des fragrances d’Acqua dell’Elba. C’est ici, à Marcela Marina, qu’en 2001, Fabio, Marco et Chiara Murzi ont eu l’idée assez folle de créer cette maison de parfums pour mettre leur île et la mer en bouteille. Une initiative couronnée de succès puisque l’entreprise familiale exporte aujourd’hui ses jus et leurs dérivés dans le monde entier.
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À la suite de Barberousse
Vous qui levez les yeux vers le Castello del Volterraio, songez que, du haut de cette forteresse, trente siècles d’histoire vous contemplent. Comme en attestent des fouilles archéologiques, les Étrusques furent en effet les premiers à saisir tout l’intérêt de ce site qui, perché à près de 400 mètres d’altitude, offre un superbe point de vue sur la baie de Portoferraio et la mer Tyrrhénienne. Il fut fortifié dès l’an mille, les Pisans achevant l’ouvrage deux siècles plus tard. Nul envahisseur n’en est jamais venu à bout. Barberousse, le fameux corsaire ottoman, et Dragut, l’amiral de Soloman le Magnifique, s’y sont pourtant employés. Sans succès. Ce sont finalement les Elbois eux-mêmes qui ont mis un terme à son invulnérabilité. Lors de la révolte de 1798 contre les soldats français qui occupaient alors leur île, ils ont pris d’assaut la forteresse et l’ont si lourdement endommagée qu’elle est restée à l’abandon plus de deux siècles durant. Lancées en 2013, des travaux de restauration l’ont heureusement sauvée de l’oubli et de la ruine. Depuis, elle se visite, le plus souvent avec un guide. L’accès aux particuliers est autorisé, mais strictement encadré : les visiteurs sont accueillis tous les jours, sauf le mardi, de 17 h 30 à 20 h 30, du 15 juin au 15 septembre. Une opportunité à saisir si vous appréciez l’histoire, la marche — le parking le plus proche est à une grosse trentaine de minutes — et… les panoramas grandioses !

Un rubis et une émeraude
Les gisements ferrifères d’Elbe furent parmi les premiers à être exploités par l’Homme, le minerai particulièrement pur de l’île faisant le bonheur des Étrusques, comme des Romains. Il y avait alors tellement de fours fondeurs sur l’île qu’elle était connue du monde antique comme « l’île aux mille feux ». Les marins grecs, eux, l’avaient affublée d’un surnom moins poétique : Aethalia, la « Suie ». La dernière mine a fermé en 1980 et le métal, autrefois si précieux, a été relégué au rang de simple attraction touristique. À Rio Marina, le Palazzo del Burò, ancien siège de la société minière, abrite désormais un musée consacré à l’art minier (illustré par de nombreux tableaux, photos des vidéos et de belles scénographies) et aux minéraux trouvés sur place comme la pyrite, l’hématite, la magnétite, la limonite et la riomarinaïte, un minéral extrêmement rare qui doit son nom à la petite commune elboise. On se rend sur les sites miniers de Calamita, Ginevro ou Valle Giove en petit train touristique, en vélo électrique ou en véhicule militaire tout terrain, on en visite les galeries et on en ramène quelques pierres qui, sans être précieuses, n’en font pas moins un chic souvenir. Le clou du spectacle : les lacs colorés. Situé sur le gisement de Rio Albano, le Laghetto delle Conche est écarlate ! Une couleur due, comme vous pouvez vous en douter, à la présence de minéraux ferreux. Ce rubis — plus proche de la mare de sang en période de sécheresse — est à voir de préférence après une bonne pluie, mais sous un ciel bleu pour profiter pleinement de ses reflets multicolores qui oscillent entre le jaune et le violet. Il a son pendant du côté de l'ancienne mine de Terranera, près de Porto Azzurro. Le puits désaffecté de cette ancienne exploitation a été envahi progressivement par l'eau de mer jusqu'à former un grand étang couleur émeraude. Là encore, ce sont les résidus de l'exploitation minière qui sont à l'origine de la teinte insolite du plan d'eau. Une précision s'impose : la baignade est strictement interdite sur les deux sites !

La plage de Fetavaia, près de Marina di Campo
Des criques
belles à croquer
À Elbe, la montagne se jette dans la mer. De cette union, est née une centaine de plages qui, cachées dans leurs criques, rivalisent de beauté. Il en est des secrètes qui ne s’abordent que par la mer ou des sentiers aventureux. Et puis, il y a les reines de l’été : Fetovaia, Cavoli, Lacona…

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L'ivresse
des (petites) profondeurs
Elbe est l’un des grands rendez-vous des amateurs de plongée sous-marine. Mais il est nul besoin d’avoir son brevet « 3 étoiles » pour apprécier les fonds sous-marins de l’île. Un masque, un tuba et des palmes suffisent pour observer une vie florissante sous la surface. À condition de fréquenter les bons spots, évidemment. L’un d’eux vous permet même d’approcher l’épave d’un cargo qui a coulé à quelques dizaines de mètres de la côte. Une expérience rare.

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Ça ne tient
qu'à un fil !
Pour accéder au Monte Capanne, le toit d'Elbe, il vous faut de bonnes jambes ou, à défaut, un cœur bien accroché. Le Cabinovia vous hisse, en effet, au sommet de la montagne dans une cage en fer. L'ascension n'en reste pas moins belle et votre courage récompensé par une vue incroyable.

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Alta et Marina,
les sœurs Marciana
Elbe est paradoxale. L'île est d'une taille somme toute modeste, mais elle vous présente autant de visages qu'elle compte de villes et de villages. Chacune, chacun a en effet une personnalité bien marquée. À l’image de Marciana Alta et Marciana Marina. Les deux communes sont distantes de quelques kilomètres à peine et partagent un même nom et une longue histoire. Pour autant, elles ne se ressemblent pas du tout !

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Un rubis et
une émeraude
Le sol d'Elbe a fourni aux Étrusques et à tous ceux qui leur ont succédé une ressource aussi précieuse qu'abondante : le fer. Le filon est aujourd'hui épuisé, mais les îliens n'ont pas encore tourné cette longue page de leur histoire. Ils en cultivent la mémoire à travers leurs musées et les visites qu'ils organisent sur les anciennes exploitations. Même leurs paysages en gardent encore la trace.

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Couvert de boues
La mer est définitivement la meilleure amie des Elbois. Elle les nourrit, elle les rafraîchit au plus fort de l’été et, depuis plus de soixante ans maintenant, elle les soigne et les embellit. Installé à la sortie de Portoferraio, sur la route de Porto Azzurro, les Thermes San Giovanni traitent avec succès l'arthrose, les rhumatismes et le psoriasis et réduisent la peau d’orange, la cellulite et le vieillissement cutané grâce, notamment, à un péloïde unique au monde, tant par sa composition que par ses bienfaits. C’est quoi un péloïde ? Une slime vertueuse. Et c’est quoi une slime ? De la boue bien visqueuse, un « gros pâté » comme disent les tout petits. Celle utilisée par les thermes insulaires est prélevée dans une lagune marécageuse de cinq hectares, née de l’abandon des anciennes salines de Portoferraio. C’est une grosse marmite, chauffée par le soleil généreux de la Méditerranée, dans laquelle macère un sacré bouillon fait d’eau de mer, d’algues en décomposition et d’un limon gavé de minéraux après plus de mille ans d’activité saline. Tout cela donne naturellement une boue riche en iode, potassium, sodium, calcium, magnésium, souffre et autres acides aminés. Chauffé à 40°, dopé avec une décoction d’algues marines maison et associé aux bienfaits de la thalassothérapie, le fameux péloïde elbois est appliqué en fine couche sur les zones à traiter pour un résultat qui, de l’avis même des autorités sanitaires italiennes, s'avère concluant.

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À la suite de Barberousse
Souvent convoîté, mais jamais conquis ! Dominant la baie de Portoferraio, le château de Volterraio fut longtemps l'un des ouvrages essentiels à la défense de l'île. Aujourd'hui, ses ruines joliment restaurées offrent une randonnée paisible et un joli moment de contemplation.

Le gâteau ivre
La cuisine elboise vous régale de plats simples comme le cacciucco all’elbana, un soupe de poisson au vin rouge, le poulpe bouilli, les zerri fritti, la friture de poissons locale, ou la sburrita di baccalà, une soupe de morue et de pain. Mais la spécialité culinaire la plus connue de l’île reste la schiaccia briaca. Au départ, ce n’était qu’une simple galette de blé agrémentée de noix, d’amandes, de pignons et de raisins secs. Introduite dans l’île du Moyen-âge, par les pirates barbaresques, la recette a évolué au début du XIXe siècle avec l’ajout de quelques centilitres d’aleatico, le vin doux naturel de l’île. Il apporte de la douceur à la pâte et lui donne sa coloration légèrement rosée. Une teinte qui a donné des idées aux pâtissiers elbois qui, au début du XXe siècle, ont commencé à napper le dessus de leur dolce d’un mélange d’huile d’olive et d’alchermes, une liqueur toscane d’un rouge éclatant, aux saveurs fruitées et épicées. Depuis la schiaccia est plus ivre (briaca en italien), plus écarlate et délicieuse que jamais.
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Dans les pas de l'Empereur
Napoléon Ier a régné sur l'île d'Elbe pendant trois cents jours. Assez pour que, deux siècles plus tard, les insulaires et pas mal de leurs hôtes célèbrent encore le souvenir de l'Aigle. Drapeau, musées, goodies : tout est bon pour entretenir le culte impérial.

Les joyaux
de Vénus
Selon un mythe du cru, c'est à la déesse de l'amour et de la beauté que l'on doit les sept îles de l'Archipel toscan. Comment s'étonner après ça qu'Elbe et ses sœurs soient si jolies ? Portrait de famille...

Le vin
du large
Si la mer nourrit les Elbois, c'est bien la terre qui les abreuve. Depuis trois mille ans, l'île fait son vin. Et elle le fait bien ! Le plus beau de ses nectars : l’aleatico passito. Un vin doux exceptionnel, fait de raisins et de soleil.