À l’Ouest, on profite bien sûr des plus beaux couchers de soleil sur l’océan Indien, de ceux qui font rêver les amoureux en lune de miel. Mais si le crépuscule est magique, le reste de la journée n’est pas dénué d’émotions et de découvertes. De Port-Louis, la capitale mauricienne, à la péninsule du Morne Brabant, la côte occidentale abrite quelques-uns des plus beaux sites de l’île : la belle plage de Flic-en-Flac, les chutes de Tamarin ou bien encore, pour ceux qui veulent alterner les plongeons dans l’océan et les bains de nature, le parc national de Rivière-Noire.

À l’Est, l’Éden. Avec ses longues plages ombragées par les filaos et léchées par les eaux turquoise des lagons, la côte orientale est parfaite pour ceux qui entendent se la couler douce sous les tropiques. Ils poseront leur serviette sur le sable blanc de Belle-Mare, se trouveront un coin plus tranquille sur la plage de Palmar ou se mêleront aux Mauriciens du côté de Trou-d’Eau-Douce. De là, ils partiront à la découverte de l’une des perles de Maurice : l’île aux Cerfs.

Côté sud, à présent… Nous voici dans le coin le plus sauvage de l’île. Même l’océan y joue les mauvais garçons, ses vagues venant se fracasser sur les falaises rocheuses de Gris-Gris ou de la Roche qui pleure. La région n’en reste pas moins un bonheur, surtout quand on y vient en famille et qu’on aime observer la nature. Au programme des réjouissances : le parc marin de Blue Bay et sa faune sous-marine multicolore, La Vanille Nature Park, un parc animalier où l’on nourrit les tortues géantes et assiste au repas des crocodiles, et, pour finir en beauté, l’île aux Aigrettes. Située à quelques minutes de bateau de Mahébourg, cette île forestière est entièrement consacrée à une réserve naturelle. Elle est notamment le fief des derniers pigeons des mares (ou pigeon rose), une espèce endémique qui a bien failli subir le même sort que les dodos, et des tortues géantes d’Aldabra.

Le Nord concentre une grande majorité des hôtels, nightclubs, bars et restaurants branchés de l’île. Alors, si vous n’êtes pas du genre à réserver votre chambre avec « demi-pension » pour passer des soirées pépères, Grand Baie et son voisinage sont faits pour vous. Mais il serait dommage de jouer exclusivement les oiseaux de nuit durant votre séjour. En effet, du Jardin de Pamplemousses à Cap Malheureux, en passant par la plage de Trou-aux-Biches et les îles Plate, Gabriel, Ronde et Coin de Mire, la région regorge de jolis coins à visiter sous le soleil des tropiques pour en saisir tout l’éclat.

Antipodes obligent, pour les Mauriciens, l'équinoxe de septembre ne marque pas le début de l'automne, mais le retour des beaux jours. La météo est d’humeur guillerette avec un ciel résolument bleu, des vents juste rafraîchissants et des températures agréables en toutes circonstances. On garde ainsi la couette la nuit, mais on quitte tout ou presque le jour pour bronzer sur la plage et se baigner dans une eau qui égale en température celle de nos piscines municipales, du moins quand elle est correctement chauffée.

Une bonne nouvelle ne vient jamais seule : l’époque est aussi à la fête. Et pas n’importe quelle fête : celle des lumières, Divali, la plus belle de toutes. Elle a lieu vers la fin octobre ou en novembre, selon le calendrier hindou. L’île baigne alors dans une ambiance si tendre, chaleureuse et pittoresque qu’elle en devient carrément irrésistible. Pour autant, les hôteliers gardent encore un peu le pied sur le frein. Bref, c’est le moment ou jamais de débarquer à Maurice. Profitez-en vite car cet état de grâce est des plus éphémères.

Les Mauriciens insistent bien là-dessus : de mai à août, ils connaissent la morsure de l’hiver. Elle est si redoutable qu’il leur faut sortir leur petite laine. Que vous dire à ce sujet sinon que les Iliens font… de grands frileux. Car, avec des températures oscillant entre 20 et 26°C et des nuits qui ne descendent jamais en dessous des 16°C, l’hiver austral mauricien a comme un parfum de printemps sur la Côte basque. Les précipitations en moins ! Même l’océan Indien, avec ses 20 à 23°C, a de quoi faire pâlir d’envie un surfeur d’Hendaye. Pour autant, même si elle est possible, l’heure n’est pas tant à la baignade qu’à la balade. Le climat est parfait pour visiter l’intérieur des terres, pour s’arrêter dans une rhumerie ou une plantation de thé, pour découvrir Port-Louis, la capitale, et les temples hindous de Grand Bassin, ou bien encore, à condition d’avoir apporté les chaussures adéquates, pour randonner sur les sentiers du parc national de Rivière-Noire ou grimper au sommet du Morne Brabant et en être récompensé par une vue exceptionnelle.

C’est un phénomène immuable à Maurice : dès les premiers jours de décembre, les prix montent aussi vite et aussi haut que les températures. C’est que, pour les locaux, la période est comparable à notre mois d’août : c’est l’heure des vacances scolaires et des congés payés en famille. Aussi fondent-ils nombreux sur les côtes, disputant aux touristes étrangers (les Européens en mal de soleil, mais aussi les Sud-Africains) la moindre chambre d’hôtel, les plus belles villas privées et le plus petit carré de sable. Un phénomène qui connaît son apothéose avec la Noël et le Nouvel An. L’ambiance est alors aussi chaude que l’océan (avec un bon 30°C dans les lagons), les flamboyants aussi écarlates qu’un Anglais après une journée de plage et les Cuisse Madame, les meilleures des mangues mauriciennes, sont dorées et parfumées à souhait. Votre séjour sur l’île a tout d’une vie de rêve. Du moins si vous vous êtes montré(e) prévoyant(e) car il vous sera difficile, pour ne pas dire impossible, de vous faire une place au soleil si vous n’avez pas pris la peine de la réserver dès le mois d’août.

C'est le côté gaulois des Mauriciens : ils redoutent que le ciel leur tombe sur la tête. Une crainte qui leur vient des cyclones qui, régulièrement, frappent leur île. Ils sévissent généralement entre janvier et mars, avec un pic d’activité entre la mi-janvier et la mi-février, la période la plus chaude et humide de l’année. Mais n’allez pas croire que l’ambiance soit alors apocalyptique. Déjà, parce que les tempêtes ne se succèdent pas pendant des semaines. Il faut le savoir en effet, Maurice ne subit en moyenne qu’un à deux cyclones par an et il est très rare qu’ils passent directement sur l’île. Et puis, les Mauriciens ont mis en place un système d’alerte et des règles de sécurité qui garantissent la sécurité de tous. Ainsi, dès lors que vous acceptez l’éventualité de ne pas sortir de l’hôtel pendant trois à quatre jours au grand maximum — «  Mon Dieu, faites qu’il y ait un spa ! » —, vous pouvez tout à fait venir à Maurice pendant cette période. Et vu que la plupart des hôtels vous consentent alors des réductions de 50 % par rapport au barème normal, profitez-en pour vous offrir un surclassement et souscrire… une assurance voyage.

Tous les vols directs entre la France et l’île Maurice sont au départ des aéroports de Paris. Trois compagnies se disputent vos faveurs : Corsair qui décolle d’Orly, Air France et Air Mauritius qui s’envolent depuis Roissy-Charles de Gaulle. Laquelle choisir ? Difficile à dire, tant elles se valent au niveau des tarifs, des prestations et des fréquences de vol. Si vous profitez du programme de fidélité Flying Blue, vous avez peut-être intérêt à accumuler des miles avec Air France, voire avec Air Mauritius puisque certains de ses vols, en partage de code avec la compagnie française, le permettent aussi. Dans le cas contraire, utilisez un comparateur en ligne pour trouver la compagnie la mieux placée question prix au moment où vous vous décidez à acheter votre billet.

Quoi qu'il en soit, sachez que le prix d’un aller-retour, selon la date de votre vol et de votre réservation, démarre autour des neuf cents euros et, certains jours, peut crever le plafond des deux mille euros. Ne pensez pas que les périodes les plus propices à la découverte de l’île soient aussi les plus onéreuses. À condition de s’y prendre quelques mois à l’avance, on peut trouver des vols à des tarifs très raisonnables entre novembre et le début décembre, la période la plus douce, selon nous, pour visiter Maurice.


Le vol direct entre Paris et Maurice dure onze heures environ. Il atterrit sur l’unique aéroport international du pays : l’Aéroport Sir Seewoosagur Ramgoolam (SSR), situé à Plaine Magnien, dans le sud-est de l’île, tout près de Mahébourg. De là, vous pouvez prendre un taxi pour Port-Louis ou Flic-en-Flac (45 minutes de trajet environ), Belle-Mare (près d’une heure de route) ou Grand Baie (1 h 15 de trajet, le plus souvent).


Une idée pour un séjour encore plus inoubliable : conjuguer les richesses de Maurice et de La Réunion, les deux cousines de l’archipel des Mascareignes. Air Austral, Corsair et Air Mauritius relient les deux îles en une cinquantaine de minutes, pour deux cents euros au minimum le vol simple.

Vous êtes un ressortissant du Canada ou de l’Union européenne ? Il vous faut juste un passeport valide pendant toute la durée de votre séjour (si celui-ci ne dépasse pas 90 jours), une preuve d’hébergement et votre billet d’avion retour pour entrer sur le territoire mauricien en tant que vacancier. En théorie, il peut vous être demandé également de prouver, via votre carte bleue, un relevé bancaire récent ou le relevé de solde de votre compte en ligne, que vous disposez des ressources nécessaires pour couvrir vos dépenses pendant votre voyage, soit 100 $ par jour. Enfin, au plus tard 72 heures avant votre départ, il vous faut remplir le All-in-One Form, un formulaire officiel qui contient les dates de votre séjour, votre lieu d’hébergement, votre état de santé récent et les biens que vous souhaitez déclarer à votre arrivée (comme les médicaments, par exemple). Il est disponible sur safemauritius.govmu.org et vous permettra de télécharger un QR Code qui vous fera gagner un temps précieux lors de votre passage en douane.

Si vous arrivez directement d’Europe (DOM-TOM compris) ou du Canada, les autorités mauriciennes ne vous imposent aucun vaccin. En revanche, en cas de transit par un pays touché par la fièvre jaune, il est obligatoire d’être immunisé contre cette maladie. Par ailleurs, quelle que soit votre provenance, il vous est recommandé d’être vacciné(e) contre l’hépatite A, la rougeole, les oreillons et la rubéole et d’être à jour de vos rappels en ce qui concerne le tétanos, la diphtérie et la coqueluche.

Dans votre trousse de toilette, glissez une protection solaire SPF 50+ et, pour parer à tout dérapage, un petit tube de Biafine, vu qu’en saison chaude, le rayonnement UV est extrême, avec un indice qui grimpe jusqu’à 14 (contre 11 au maximum, l’été, dans le sud de la France). Tout aussi essentiel : le répulsif « tropical » contre les moustiques. Une piqûre de ces bestioles peut vous valoir la dengue et, beaucoup plus rarement, un chikungunya.

Quoi d’autre ? Les pharmacies mauriciennes étant aussi compétentes que nombreuses, sauf traitement spécifique, il est inutile de débarquer avec votre trousse médicale au grand complet.

Quid de l’eau du robinet ? Elle est officiellement potable. C’est surtout vrai dans les zones les plus touristiques. Mais vous savez ce que l’on dit, prudence est mère de sûreté. Alors, réservez l’eau du robinet à l’hygiène et, pour la boisson, optez pour de l’eau en bouteille scellée ou, tout au moins, de l’eau filtrée. Évitez également les glaçons si vous n’avez pas une pleine confiance en l’établissement qui vous les sert.

La ponctualité est la politesse des rois, mais pas des chauffeurs de bus mauriciens. Baptisés de noms pittoresques, décorés de motifs et de couleurs pour le moins voyants, leurs véhicules, le plus souvent surannés et rarement — pour ne pas dire « jamais » — climatisés, n’en restent pas moins un moyen de locomotion sympathique pour se rendre dans un village voisin. L’expérience est à vivre au moins une fois lors de votre séjour.

Toutefois, pour gagner en confort sur des trajets longs, optez pour un taxi ou, mieux, un minibus avec chauffeur privé. Pour une soixantaine d’euros, cent au maximum, celui-ci vous embarque pour la journée et vous balade, vous et tous ceux et celles qui vous accompagnent, dans les plus beaux coins de l’île. Toujours de bonne humeur, professionnalisme oblige, ces « chauffeurs-guides » ne manquent jamais de conversation, d'anecdotes et de conseils avisés. Voilà donc une excellente façon de visiter l’île et, par la même occasion, de mieux connaître le mode de vie et la façon de penser de ses habitants.

Pour plus d’intimité et, disons-le, de calme, on peut préférer circuler par ses propres moyens. La location de voiture est très accessible (autour d’une trentaine d’euros la journée pour un petit modèle), le carburant est bon marché (environ 1,20 euro le litre) et le réseau routier est, dans l'ensemble, d'excellente qualité. Il n’y a qu’un petit problème : il faut se faire à la conduite à gauche, héritée des Anglais.

À Maurice, on règle son dohll puri en roupies mauriciennes (MUR en abrégé). Il en faut environ une cinquantaine pour faire un euro. Évitez de passer par un bureau de change français ; vous ne feriez pas une affaire. Attendez plutôt d’être à Maurice pour adopter la devise locale. Cela peut se faire à l’aéroport, dans le hall d’arrivée, où les conditions de change sont plutôt correctes. Mais sachez-le, aussi curieux que cela paraisse, c’est dans les villes les plus touristiques que vous bénéficierez des taux les plus avantageux.

Dernière solution, souvent la plus simple : utilisez votre carte de paiement. La plupart des commerces mauriciens les acceptent. Même si votre banque applique une commission de change sur la transaction, elle sera moins élevée que celle d’un changeur. Attention, il faut y ajouter des frais fixes de quelques euros si vous retirez des espèces dans un distributeur automatique. À moins que vous n’ayez un compte dans l’une de ces banques en ligne qui proposent des cartes sans frais à l’étranger. Dans le cas contraire, dites-vous qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire.

Quelques photos envoyées aux amis et deux ou trois coups de fil à Mamie pour prendre des nouvelles de vos petits et vous voilà déjà avec une cinquantaine d’euros de communications hors forfait sur votre prochaine facture de portable. Les opérateurs français vous comptent, en effet, les appels et les transmissions de données depuis Maurice au prix fort. Jusqu’à trois euros la minute et quinze euros le mégaoctet. Mazette !

Pour vous éviter la banqueroute, rangez donc votre carte SIM en lieu sûr pour ne la sortir qu’en cas d’extrême urgence. Remplacez-la, durant toute la durée de votre séjour, par celle, prépayée, de l’un des deux principaux opérateurs locaux : Emtel et My.T. Les deux entreprises sont présentes dans le hall d’arrivée de l’aéroport. L’obtention de la carte SIM se fait rapidement, sur simple présentation de votre passeport. Les tarifs sont ultra compétitifs avec un forfait de 10 Go pour six euros et des appels vers la France facturés entre cinq et dix centimes la minute.

Quels souvenirs glisser dans sa valise à l’heure de quitter l’île Maurice ? Ni sable, ni coraux, pas plus que de coquillages vivants ou morts, ou de roches. C’est interdit par la loi pour des raisons environnementales. Pas de fruits et légumes frais, non plus. Cette fois, c’est pour ne pas transporter d’éventuels germes ou parasites à l’autre bout du monde. Bien entendu, on évite également les contrefaçons et les objets en écaille de tortue, en ivoire ou en os de baleine afin de ne point encourager les trafics mafieux.

Pour autant, vous n’êtes pas à l’abri d’un excédent de bagage, vu l’extrême qualité de nombreux produits made in Mauritius. On pense bien sûr au rhum, arrangé ou non, à la vanille que l’on achète en gousses sur les marchés, ou bien encore au muscovado, le roi des sucres avec ses arômes de caramel et de réglisse. Plus inattendues, les maquettes de bateaux, fabriquées entièrement à la main, dont les plus beaux exemplaires trouvent acquéreur pour plus d'une dizaine de milliers d'euros. N’oublions pas les vêtements en cachemire qui rivalisent avec ceux des plus grandes marques occidentales — et pour cause, celles-ci font souvent confectionner leurs propres pièces dans des ateliers mauriciens ! — mais se vendent trois à quatre fois moins cher. Mais gare au douanier à votre retour en France ! La loi est claire : vous n’avez le droit qu’à un litre de rhum par personne majeure et à un maximum de 430 euros de biens bénéficiant de la franchise en valeur. Au-delà, en cas de contrôle, le représentant de l’État dégaine TVA et amendes. La note de vos vacances dans l’océan Indien pourrait alors s’en trouver beaucoup plus salée.