
Le “vivre ensemble”
des Mauriciens
© Adobe Stock/Thavesak

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Le “vivre ensemble” des Mauriciens
Généralement, on débarque à Maurice alléché par ses plages magnifiques et son climat agréable en toute saison — ou presque ! Pourtant, le plus bel atout de l’île est ailleurs ; c’est la félicité des autochtones. Ici, on cultive le bonheur mieux que la canne à sucre. C’est tout dire !
L’île Maurice n’est pas seulement à deux mille kilomètres des côtes africaines ; elle est aussi à mille lieux des maux qui pèsent sur le continent. Colonie britannique jusqu’en 1968, l’île a parfaitement réussi son indépendance. Un système démocratique solide, un environnement privilégié (selon une étude de l’OMS datée de 2011, Maurice affiche le deuxième meilleur indice mondial en matière de qualité de l'air) et une économie diversifiée et dynamique, fondée principalement sur le tourisme, la finance et l’agriculture : nombre de voyants sont au vert. Mais c’est dans le domaine du social que l’île signe sa plus belle réussite : elle s’est imposée aux yeux du monde entier comme un modèle de diversité harmonieuse. Colonie néerlandaise passée sous pavillon français, puis britannique, elle a vu s’installer au fil des siècles des populations venues d’Europe, d’Afrique, d’Inde et de Chine. Nourri de bienveillance et de tolérance — en un mot, d’intelligence ! — et riche des différences de l’ensemble des communautés qui le composent, ce métissage unique en son genre fait la force du peuple mauricien. Celui-ci a ainsi développé une autre laïcité qui ne bannit pas les religions de la vie publique, mais les y invite toutes comme en témoigne le calendrier officiel mauricien qui, avec quinze jours fériés — soit quatre de plus qu'en France ! —, célèbre le Nouvel an chinois, Divali, la plus grande des célébrations hindoues, la Toussaint, le Thaipoosam Cavadee, cher aux Tamouls ou bien encore l’Aïd el-Fitr qui clôt le ramadan.
Des heures hindoues
Si toutes les croyances ont leur place au sein de la société mauricienne, l’hindouisme occupe assurément la plus grande. Il est arrivé dans l’île avec les coolies indiens (une histoire sombre à découvrir ici). Ils furent 450 000 à débarquer à Maurice entre 1835 et 1920. Ils ont fait souche et leur religion avec eux. Au point qu’un Mauricien sur deux s’en réclame aujourd’hui. Cette prédominance influe forcément sur l’identité culturelle du pays tout entier. De Divali, la fête des lumières, à Holi, celle des couleurs, les célébrations religieuses rythment ainsi la vie locale, offrant à l’ensemble de la population, qu’elle soit hindouiste ou pas, de beaux moments de joie et de partage (pour en savoir plus, lisez notre article L'esprit de fête). Quant aux temples célébrant Brahma, Vishnu, Shiva et les trente-trois millions de dieux que compte le panthéon hindou, ils font partie intégrante du patrimoine national. Au point que leur découverte est un classique d’un séjour à Maurice. Lesquels privilégier ? Ceux de Grand Bassin, évidemment (à découvrir ici, parmi les autres joyaux mauriciens) ou ceux des Tamouls, une communauté issue du sud de l’Inde. Par tradition, ces derniers sont toujours les plus colorés et, donc, les plus pittoresques. Pour preuve, nos images ci-dessous qui témoignent de la fantaisie du Draupadee Ammen Kovil, un temple qui, avec ses cent-vingt ans passés, est l'un des plus vieux de Maurice.
© Jérôme Dumur

Le sega, c'est
plus fort que toi
Nul n’y résiste jamais ! Une guitare, des percussions rudimentaires et voilà que tout un peuple se met à danser, comme envoûté par la musique. Elle porte un nom : le séga. Un genre musical typiquement mauricien qui, comme le blues ou le zouk, tire ses origines du chant des esclaves, enrichi ici par les sons des « engagés » (une page d'histoire à découvrir ici). Il s’invite en permanence dans le quotidien des îliens, résonnant dans les supermarchés, sur les plages, les fancy-fairs (les kermesses mauriciennes) et jusque dans les réunions de famille ou les soirées entre amis ou voisins — ce qui, à Maurice, revient souvent au même.
L’un sort son triangle, un autre, sa ravane, un tambour d’origine indienne, fait d’une peau de chèvre tendue sur un cadre rond de bois de goyave chinois, et un troisième, sa maravanne, une sorte de boîte faite de cannes à sucre qui, remplie de graines ou de cailloux, reproduit le murmure des vagues, et tous battent le rythme pour accompagner des chants créoles, aux paroles parfois improvisées, qui disent l’amour ou le chagrin, la misère ou la joie. Et ceux qui ne jouent ni ne chantent, dansent avec entrain, se déhanchant et balançant sans jamais lever les pieds du sol, comme s'ils étaient englués dans le sable lourd et humide d'un bord de plage. Une gestuelle à la fois sensuelle et tonique que les femmes accentuent encore en faisant virevolter leurs grands jupons colorés.
Si le séga tipik — comme le nomment les Mauriciens — occupe toujours une bonne place dans le cœur des mélomanes insulaires, il le partage aujourd’hui avec bien d’autres musiques. Depuis quelques décennies déjà, les artistes de l’île ont en effet marié les rythmes et les intonations de ce chant traditionnel à ceux du reggae, du zouk, du blues ou du jazz. Des métissages réussis à découvrir à travers les albums de Menwar, Zulu, Alain Ramanisum (l’auteur de Li Tourné, la bande originale de tout séjour à Maurice), Linzy Bacbotte, Éric Triton, AnneGa ou bien encore Manu Desroches, un jeune talent particulièrement prometteur.
Généralement, on débarque à Maurice alléché par ses plages magnifiques et son climat agréable en toute saison — ou presque ! Pourtant, le plus bel atout de l’île est ailleurs ; c’est la félicité des autochtones. Ici, on cultive le bonheur mieux que la canne à sucre. C’est tout dire !
L’île Maurice n’est pas seulement à deux mille kilomètres des côtes africaines ; elle est aussi à mille lieux des maux qui pèsent sur le continent. Colonie britannique jusqu’en 1968, l’île a parfaitement réussi son indépendance. Un système démocratique solide, un environnement privilégié (selon une étude de l’OMS datée de 2011, Maurice affiche le deuxième meilleur indice mondial en matière de qualité de l'air) et une économie diversifiée et dynamique, fondée principalement sur le tourisme, la finance et l’agriculture : nombre de voyants sont au vert.
Mais c’est dans le domaine du social que l’île signe sa plus belle réussite : elle s’est imposée aux yeux du monde entier comme un modèle de diversité harmonieuse. Colonie néerlandaise passée sous pavillon français, puis britannique, elle a vu s’installer au fil des siècles des populations venues d’Europe, d’Afrique, d’Inde et de Chine. Nourri de bienveillance et de tolérance — en un mot, d’intelligence ! — et riche des différences de l’ensemble des communautés qui le composent, ce métissage unique en son genre fait la force du peuple mauricien. Celui-ci a ainsi développé une autre laïcité qui ne bannit pas les religions de la vie publique, mais les y invite toutes comme en témoigne le calendrier officiel mauricien qui, avec quinze jours fériés — soit quatre de plus qu'en France ! —, célèbre le Nouvel an chinois, Divali, la plus grande des célébrations hindoues, la Toussaint, le Thaipoosam Cavadee, cher aux Tamouls ou bien encore l’Aïd el-Fitr qui clôt le ramadan.
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© Jérôme Dumur

Le Séga, c'est
plus fort que toi !
Le ciment du peuple mauricien : l'acceptation de la différence. On ne prie pas les mêmes dieux, on n'a pas tous les mêmes origines, on préfère causer l'anglais que le français ou bien l'inverse, on ne cuisine même pas les mêmes recettes à la maison, mais ça ne dérange personne. Cependant, comme toutes les règles, celle-ci a son exception ! Outre le créole, les Mauriciens ont tous un bien culturel en commun : l'amour de la musique. C'est une passion qui, dans toute l'île, ne porte qu'un seul nom : le séga. Tipik ou mâtiné de reggae ou de blues, c'est lui qui fait traîner des pieds tout un peuple et virevolter les jupons des dames, quelle que soit la couleur de leur peau.
POURSUIVEZ VOTRE DÉCOUVERTE DE L'ÎLE MAURICE...
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